Les espèces d’espaces de Christine von Büren

Christine von Büren mène de front son travail d’architecte et celui de peintre. Avec Bonheur. L’un apportant son appui à l’autre, et vice versa. Mais ne voyons pas dans ses aquarelles, ses gouaches et ses techniques mixtes quelque côté rigide de l’architecture transposée en peinture. Non. C’est seulement sur le plan de la construction que le métier d’architecte influe. L’œil est celui d’une fine observatrice. L’œuvre est affaire de poète.
Sa démarche tendrait à s’approcher de celle d’un auteur aimé : Georges Perec. Au début de son avant-propos à Espèces d’espaces (dont l’intitulé correspond si bien à l’œuvre de Christine von Büren), Georges Perec écrit: « L’objet de ce livre n’est pas exactement le vide, ce serait plutôt ce qu’il y a autour, ou dedans […]. Mais enfin, au départ, il n’y a pas grand-chose : du rien, de l’impalpable, du pratiquement immatériel… »
Christine von Büren, me semble-t-il, a une pensée similaire. Puis, à partir de ce pas grand-chose, elle va construire son œuvre où pourront se percevoir toutes, ou presque, les étapes d’un travail intense, les doutes et les instants jubilatoires que l’artiste aura éprouvés tout au long de son ouvrage, pour en arriver à créer une espèce d’espace devant lequel on n’aura qu’un désir: celui d’y entrer.
                                                                          Maurice Cand  
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